Pour la visite de l’exposition « Cathares ». Toulouse dans la croisade, nous vous conseillons vivement de prendre votre billet en ligne afin d’éviter l’attente en caisse.

Le musée sera fermé au public le mercredi 1er mai. Il sera par contre ouvert le mercredi 8 et le jeudi 9 mai, aux horaires habituels.

La musique n’adoucit les mœurs !

Cette sculpture est tout ce qui reste d’un groupe statuaire très connu de l’Antiquité grecque, Athéna et Marsyas du sculpteur Myron d’Éleuthères. L’œuvre originale, du Ve siècle avant notre ère, était en bronze et a aujourd’hui disparu. Si on la connaît, c’est grâce aux répliques romaines en marbre, conservées dans des musées européens dont le musée Saint-Raymond.

L’Athéna de Chiragan. Il s’agit d’une statue en pied, debout, de la déesse Athéna. Il manque la tête et les deux bras. Elle est habillée d’un péplos, un vêtement qui retombe jusqu’à ses pieds et attaché à la taille grâce à une ceinture. Ce vêtement est recouvert d’un himation, une sorte de draperie qui recouvre uniquement son épaule gauche. L’ensemble forme un ensemble de nombreux plis verticaux depuis la poitrine jusqu’aux pieds. Son genou gauche est plié laissant apparaître son pied et sa sandale. Les orteils de son pied droit apparaissent légèrement sous le péplos.
Photo : Daniel Martin (Licence ouverte-Etalab).

L’œuvre originale décorait la prestigieuse Acropole d’Athènes. La réplique du musée Saint-Raymond n’est pas en reste puisqu’elle devait agrémenter une pièce ou une galerie de la remarquable villa de Chiragan (sans chauvinisme aucun). Des deux personnages du récit mythologique formant ce groupe statuaire, il ne reste qu’Athéna. Le mythe raconte qu’après avoir inventé un instrument à vent, appelé aulos, la déesse s’aperçoit qu’en jouer lui déforme les joues et décide donc de s’en débarrasser. C’est à ce moment qu’intervient le satyre Marsyas, un être hybride : son buste est celui d’un homme, il a des oreilles, une queue et des sabots de cheval. Marsyas, qui rodait dans les environs, décide de récupérer l’objet et de défier le dieu de la Musique, Apollon, dans un duel musical car il se croit plus fort que le divin fils de Zeus. À l’issue du concours, où seul le roi Midas vote en faveur du satyre, Apollon attache Marsyas à un pin avant de l’écorcher vivant, et d’exposer sa peau dans une grotte non loin de leur lieu de récital.

Ainsi, deux morales se dégagent de ce récit mythique : nul ne peut défier un dieu, et la musique n’adoucit pas les mœurs !

La composition sculptée est aussi l’occasion pour Myron de figer dans le marbre l’opposition grecque constante entre la tempérance et la démesure, entre le civilisé et le barbare, représentés respectivement par la déesse Athéna dotée de métis (c’est-à-dire de ruse et de sagesse) et le satyre mi-homme mi-animal.
Il faut donc imaginer une Athéna casquée droite dans ses sandales, tenant dans sa main une lance et faisant un geste en direction de Marsyas, lui interdisant de prendre l’instrument. Marsyas, lui, devait être représenté bondissant vers l’obscur objet de son désir, qui lui promettait un triste destin.

FICHE TECHNIQUE

Désignation
Athéna

Matériau
Marbre

Lieu de découverte
Villa de Chiragan (Martres-Tolosane)

Date de fabrication
IIe siècle

Numéro d’inventaire
Ra 112

Localisation
Parcours permanent, 1er étage